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Joyeuses fêtes de  Noël et de Jour de l'An



Noël sous les tentes, Noël quand même!


Environ 1.5 million de sinistrés du puissant séisme du 12 janvier dernier, se préparent à passer leur premier Noël sous des tentes et exposés à l'épidémie de choléra. En général très acides à l'endroit du gouvernement qui, selon eux, n'a rien fait pour améliorer leurs conditions de vie à l'approche des fêtes de fin d'année, ces victimes du tremblement de terre n'entendent pas se laisser faire. Ils comptent, à leur manière, s'organiser pour cette période de fête.

Haïti: Bon gré mal gré, c'est la Noël. Contrairement aux années précédentes, il n'y aura probablement pas d'agréables surprises. Les retrouvailles en famille, les fanaux qui brillent de mille couleurs, les sapins étincelants, les chansons circonstancielles qui marquent la Nativité, les achats, les échanges de cadeaux, les enfants en joie et attentistes ...ne sont que souvenirs et nostalgies. Haïti est en état d'urgence. 11 mois sous des tentes et environ deux mois en proie à l'épidémie de choléra. Pour la première fois de leur existence, les 1.5 million de sinistrés du puissant séisme du 12 janvier dernier vont ''fêter'' la Noël dans des conditions d'extrême précarité. En tout cas, pire que l'année dernière. 

Leurs conditions de vie laissent visiblement à désirer. Leur seule satisfaction, pour la plupart, c'est d'être encore en vie, en dépit du fait qu'ils ne sont pas sûrs d'être en santé. Pourtant, beaucoup d'entre eux ne se laissent pas abattre par les vicissitudes quotidiennes. « Il est des jours où j'aurais franchement aimé être parmi ceux qui ont péri dans le tremblement de terre. Mais en regardant mes trois enfants jouer et se taquiner l'un l'autre, je me reprends vite, car de ma survie dépend leur avenir, dit Paulette, une dame dans la quarantaine résidante et domiciliée au vaste camp d'hébergement de Delmas 33, communément appelé ''camp adoquin'' qui compte environ 30 000 sinistrés. 

« Je ne peux pas parler de Noël cette année. Ce n'est pas simplement parce que le pays a été frappé par un tremblement de terre. Non. Mais c'est surtout parce que 11 mois après la catastrophe, les responsables ne se montrent pas à la hauteur de leurs tâches, a-t-elle expliqué. Maintenant, vient l'épidémie de choléra, qui complique la situation. Il ne se passe pas un jour sans qu'il ait au moins un mort de la maladie ici dans ce camp. On ne sait pas quand ni qui sera la prochaine victime. Je prie tous les jours le Bon Dieu d'épargner mes enfants. »

Pour Paulette, qui élève pratiquement seule ses trois enfants, la Noël n'est qu'un moment passager et qui reviendra à coup sûr l'année prochaine. Mais la réalité, la vraie vie, c'est de gérer le quotidien dans un centre d'hébergement où tout se mélange. Elle n'a pas voulu se laisser photographier ni donner son nom complet. « Je ne cherche pas la vedettariat. Je veux tout simplement sortir mes enfants de cette situation », a-t-elle dit, soulignant qu'elle a terminé ses études secondaires et travaillait dans un supermarché avant le tremblement de terre. 

Comme Paulette, ils sont des milliers de sinistrés se retrouvant coincés dans un centre d'hébergement et qui se préparent contre leur gré à passer la Noël sous les tentes. Mais malheureusement, ils ne sont pas tous aussi courageux et déterminés à se battre et à ne pas accepter de façon fatidique la situation telle qu'elle se présente.

« Personne n'est venu nous voir ni le gouvernement ni les ONG. Il n'y aura pas de Noël pour nous cette année », se plaignent les sinistrés du Champ de Mars, qui se disent privés presque de tout. On connaît pratiquement leurs revendications et leurs doléances depuis le 13 janvier 2010. Je vous en fais grâce. De toute façon, sous leurs tentes de fortune et en proie à l'épidémie de choléra, ils vont quand même passer la Noël. 

Pire qu'eux, il n'en existe pas !

Comparés aux sinistrés de la commune de Carrefour qui s'installent sur les séparateurs en plein milieu de la route des Rails, les sinistrés des camps de Delmas, du Champ de Mars ou de n'importe quel autre centre d'hébergement, peuvent s'estimer ''heureux et dans le luxe''. Ils ne devaient même pas être là. Pour eux, la Noël a perdu toute signification. « Ne venez pas nous parler de Noël, apportez-nous de quoi manger de préférence », ont-ils lancé au Nouvelliste qui désirait avoir leur opinion sur les fêtes de fin d'année.

Ces sinistrés sont au quotidien exposés aux accidents de la circulation. Comme tous les déplacés, ils accusent les autorités de ne rien faire pour changer leurs conditions de vie. Si les autres camps ont un minimum d'organisation, sur la route des Rails, ils sont une vingtaine de familles qui pratiquent le sauve-qui-peut. Ils n'ont pas l'esprit aux fêtes de fin d'année.

Des activités dans les camps pour marquer la Noël 

Certains comités de centres d'hébergement n'entendent pas laisser passer les fêtes de fin d'année sans organiser des activités pour distraire les sinistrés. « S'il est vrai que rien n'a été fait pour soulager les sinistrés, il est aussi vrai qu'on ne peut rester sans rien faire, nous autres, pour marquer la Noël et les fêtes de fin d'année », a indiqué Dieudonné Auguste, l'un des responsables du camp de Delmas 33. 

« Nous avons sous notre responsabilité 30 000 personnes soit 6 000 familles. Nous ne pouvons pas dire que nous allons fêter, mais non plus nous ne pouvons pas laisser passer cette date sans rien faire, même si les autorités n'ont pas fait cas de nous », a-t-il indiqué. En ce sens, les sinistrés de ce vaste camp qui est divisé en deux grandes branches pour meilleure gestion auront la possibilité pour cette fin d'année d'assister à des activités culturelles. « Les jeunes se sont organisés pour présenter des pièces de théâtre, des chants, des blagues...pour faire passer le temps », a fait savoir Dieudonné Auguste.

Ces activités débuteront à partir de la nuit du 24 décembre, selon un calendrier établi par les responsables. 

Le camp de Champ de Mars, mieux structuré que celui de Delmas 33, aura également, tant bien que mal, pour la période des fêtes de fin d'année. « Je ne veux rien dire maintenant à la presse pour ne pas me laisser emporter par mes frustrations, a déclaré un responsable de ce centre d'hébergement en plein milieu de la capitale. Mais je peux vous dire qu'il y aura des activités», a-t-il ajouté. 

En tout cas, Noël sous les tentes, Noël quand même. Bon gré mal gré, c'est la Noël. Même si certaines traditions tendent à disparaître. Les retrouvailles en famille, les fanaux qui brillent de mille couleurs, les sapins étincelants, les chansons circonstancielles qui marquent la Nativité, les achats, les échanges de cadeaux, les enfants en joie, les marchands de pâtés qui se font attaquer par des garçons... Nostalgique dites-vous !

Robenson Geffrard

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