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cloche de noel

Joyeuses fêtes de  Noël et de Jour de l'An


Les fêtes de Noël de ma mère

andrivon Marthe Catherine

Je ne sais pourquoi, mais j’ai remarqué que nos parents ne sont guère prolixes dès qu’il s’agit de raconter leurs souvenirs d’enfance. Est-ce de la pudeur, de la modestie ou autre chose qui est responsable de leur mutisme, je ne sais pas, mais en tout cas je fouille  et  je  les questionne dès que le besoin s’en fait sentir ou quand  la rédaction d’un article le demande.

En cette période de Noël, quoi de plus normal  que de les interroger afin de connaître la manière dont ils fêtaient la Noël, la manière dont ils appréhendaient cette période, que l’on devine dans les années 50 et début 60 comme un moment de grande piété et de ferveur religieuse, mais aussi un moment grivois, car toute cette proximité, cette convivialité, l’alcool aidant et entre deux ritournelles nos parents devaient pour les plus « libertins » s’en donner à cœur joie derrière la case ou dans les bois.

Mais Noël est la fête des enfants, par conséquent Noël est asexué, il n’y a pas de sexe en cette période  de l’année où le petit Jésus naquit dans une grotte de Bethléem.

Alors  Comment se déroulait le Noël de ma mère qui à l’époque vivait à Grosse Roche – Trénelle – Citron.  Elle en dit peu de chose. Pour réaliser son sapin de Noël, sa mère donc  ma grand-mère utilisait  une branche de filao (pin australien) , qu’elle décorait, que les enfants ornaient avec du papier de couleur, ce même papier qui sert à faire les cerfs-volant lors de leur saison.

Le filao festonné de papier crépon de différentes couleurs se trouvait   enluminé  de  guirlandes  multicolores et éclairé par un  assemblage  artisanal de petites ampoules, celles servant dans les lampes de poche reliées à un accu de voiture, car ces mornes à l’époque n’étaient pas électrifiés, et quand bien même ils l’eurent été, le coût eut été prohibitif pour ces « malheureux », c’est ainsi qu’ils se dénommaient.

Au pied du filao trônaient des poupées de chiffons que ma grand-mère confectionnait pour ses filles, des jouets fabriqués par eux-mêmes.

En écoutant ma mère, je remarquais que son œil pétillait lorsqu’elle me parlait des préparations culinaires, qui ma foi ont peu évolué au cours du temps.

Le cochon-planche élevé dans l’arrière-cour de la case en bois  pour  ce jour de Noël, le boudin de Noël,  le pâté de cochon, le pois d’Angole qui n’était consommé que ce jour, l’igname de Noël,  yanm cha cha  ou sasa, une igname sauvage qu’elles allaient déterrer dans les bois, la coupe à fruits contenant les 13 fruits :  les oranges, les mandarines, les icaques entre autres, la réalisation des alcools : le shrub, l’anisette…

Puis le soir ma mère accompagnait sa mère de maison en maison chanter des cantiques de Noël.

Evariste Zephyrin